Daniel Béresniak, Tome 1, "Les loges Bleues"
Pratiquer le symbolisme, c'est vivifier le questionnement sur la réalité et le langage. Cette approche de l'Art Royal libère des tics mentaux et des conditionnements " profanest ". L'Art Royal est l'art de faire des rois, c'est-à-dire des hommes libres, lesquels agissent au lieu de réagir, produisant du sens au lieu d'en reproduire. La Franc-Maçonnerie procure les métaphores propres à éclairer les voies obscures qui relient les désirs aux idées, les émotions aux représentations du monde. Bien souvent, le discours sur les symboles et les mythes s'enlise dans l'occultisme et le dogmatisme, créant ainsi des malentendus. Les " occultistes " apaisent leur " mal-être " en se réfugiant dans une exploration fantasmée de la face cachée des choses. Leur plaisir est le sentiment d'appartenir aux groupes des Elus auxquels serait réservée la contemplation des vérités sublimes. Les " positivistes " croient que le symbolisme se réduit à ce qu'en font les " occultistes " et le rejettent. Ainsi, ils négligent la voie intérieure, l'introspection, et demeurent prisonniers des préjugés et des idées reçues.
Nous avons, aujourd'hui le privilège triste de voir les cauchemars des surlendemains qui déchantent, succéder aux rêves des lendemains qui chantent. Partout où une seule voie a été choisie, celle, extérieure, qui centre la réflexion sur la cité ou bien celle, intérieure, qui centre sur soi-même, on ne voit que misère et désolation.
L'Art Royal réunit les deux voies et propose un modèle de sociabilité fondé sur l'union dans la diversité au lieu de l'unité dans la conformité, laquelle, bien que mortifère, est pourtant l'idéal de tous les prêts-à-penser, idéologies, religions, et sectes.
05/02/1998, Detrad - ISBN : 2-905319-22-4