Loge maçonnique "René Guénon"

N° 76, Grande Loge Suisse Alpina, à l’Or.·. de Lausanne

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DES QUESTIONS ...

  • Le sens de la vie est la plus pressante des questions, Albert Camus, Le mythe de Sisyphe (1942).
  • "Pour comprendre le sens de la vie, de ses conflits et de ses douleurs, il nous faut penser indépendamment de toute autorité, y compris celle des religions organisées", Jiddu Krishnamurti, De l'éducation (1955).

Quel est lArbree sens de la vie ?

D’où vient-on ?

Qui sommes-nous ?

Où allons-nous ? …

Ce type de questions commence à nous obséder lorsqu’on atteint une certaine tranche d’âge, 30 ou 40 ans, bien souvent. Chose étonnante, la clientèle majoritaire des loteries est de cette tranche d'âge et plus. L’explication possible est qu’avant cette étape de la vie, les adolescents et les jeunes adultes sont essentiellement tournés vers leur futur. Ils ont leur vie à construire ; ils n’ont alors ni le temps ni l’envie de se poser ce genre de questions…

Après 40 ans vient le moment du bilan. Qu’a-t-on fait de sa vie ? Cette prise de recul sur ce qu’on a fait pour se réaliser et tracer sa voie en examinant les réussites et les échecs. C’est l’heure de la remise en question devant l’absurdité de l’existence, certains échecs cuisants, la désillusion et le besoin de comprendre, de trouver un sens…

Faire le point avec soi-même ? Pas évident quand sa vie ressemble plus à un sprint qu’à une promenade de santé ! Tous les jours, nous fonçons tête baissée et prenons les événements comme ils viennent, sans prendre de recul. Et quand bien même nous nous poserions des questions… il y a de fortes chances pour que ce soit notre « tyran » intérieur qui nous les dicte, sans aucune objectivité !

Vivre ensembleAyant atteint cette apogée de la vie, découvrant l’autre versant de la colline, on fait alors face à l’angoissante perspective : Vers quelle fin, vers quel achèvement sommes-nous maintenant entrainés ?...  Pourtant, nous la connaissons cette issue à travers ce que nous percevons autour de nous, se révélant à nos consciences comme étant le résultat de ce qui a cessé de vivre et qui retourne à la terre. C’est ce cycle perpétuel de la vie à la mort qui fait prendre conscience que peut-être, au-delà de cette absurdité, se cache une vérité, une logique plus rassurante. C’est à cette période de la vie que le besoin d’espoir devient grandissant et brûlant. Cela peut se concrétiser dans les jeux d’argent, avec l’espoir de gagner le jackpot qui nous fera changer de vie, ou dans la recherche philosophique et spirituelle pour trouver un sens à sa vie ou à la Vie en général.

C'est aussi lorsqu'on remarque enfin qu'on n'est rien sans les autres et qu'on n'existe qu'à travers les autres. Non ! l'enfer ce n’est pas pas les autres ... Il est souvent en nous et on le projette sur les autres pour nous en apercevoir.

C’est enfin l’âge de sagesse où le cœur prend le dessus sur l’intellect. Où on commence à se lasser du prêt-à-penser. Où on aspire à penser par soi-même et mieux comprendre ce qui est au-delà du regard, mais que l’intuition mieux que l’intelligence rationnelle, pure peut nous faire appréhender car si " l'esprit intuitif est un don sacré, l'esprit rationnel est un serviteur fidèle " (Encyclopédie 2000 - Albert Einstein). " Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point " est un aphorisme philosophique de Blaise Pascal, issu de ses "Pensées", qui illustre bien cette manière de voir autrement.

Chacun trouvera par lui-même les réponses à ces questions philosophiques de base qui ont pu hanté l'esprit de l'Homme depuis la nuit des temps. Ces questions sont à l’origine de la recherche de la connaissance inné et non du savoir acquis, de la recherche du sens de l’Être et non pas de l’Avoir. De la quête de l’origine de l’Être et de son devenir au-delà de la mort. La peur de cette finitude est ce qui pousse notre esprit à aspirer à l’éternité. « L’Homme a conservé le souvenir d’avoir été un ange ; mais quand il veut faire l’ange, il fait la bête » (Châteaubriand, Mémoires d’outre-tombe, 1841). Toute la contradiction de notre humanité réside dans cette citation. N’a-t-on pas imaginé un " Dieu bienveillant " pour justifier des guerres de religions les plus sanglantes ?ReligionsSpiritualités

C’est à cet âge qu’on peut être tenté d’entreprendre une quête spirituelle, religieuse ou laïque, seul ou accompagné. C’est peut-être ce qui fait la différence entre spiritualité et religion. Entre transcendance libre de la pensée et son enchainement par les dogmes d’une religion. Libérer sa pensée ; c’est se libérer des préjugés, des croyances et des doctrines. Cela afin d’apercevoir enfin la Lumière, l’Origine de notre Être véritable, au-delà de l’éducation, des préjugés et des peurs. Que ce soit avec ou sans transcendance, à la recherche du divin ou simplement de Soi-même.

Dans un temps où la spiritualité des religions s'édulcore, disparaît ou, tout au contraire, se radicalise et, où l'on s'évertue à dénaturer l'esprit de la laïcité, n'est-ce pas une folie de chercher à promouvoir une spiritualité de l'Esprit et du Cœur pour tous ? Dans une vie où il faut se montrer, où l'extériorisation sociale et l'apparence sont les apanages des sociétés du paraître, y a-t-il un sens à vouloir exalter une spiritualité ? C'est pourtant, ce que propose la Franc-Maçonnerie, focalisée sur l'intériorité de l'Être, sa singularité universelle, son projet de vie, l'orientation à lui donner, la sacralité de son existence, son devenir, sa destinée personnelle dans le cadre d'un amour qu'il partage avec les autres et qu'il souhaite étendre à toute l'humanité.

 C’est bien à cet âge de sagesse qu’on peut aspirer à découvrir une spiritualité laïque et sans dogmes comme le propose la Franc-Maçonnerie. Le rejet de la religion, c’est aussi, pour beaucoup, une véritable aversion pour des églises institutionnalisées et puissantes, qui ont été associées pendant des siècles au pouvoir politique ayant des répercussions concrètes sur le libre choix et sur la vie quotidienne. Ces rejets, à la fin des guerres de religion qui ont ensanglanté l'Europe, ont contribué au début du XVIIIe siècle à émergence d'une pensée laïque et au développement de la spiritualité maçonnique, œcuménique ou laïque, libre, fraternelle et sans préjugés. L'Orgueil, l'ignorance et le fanatisme sont les poisons de l'Esprit et de l'Âme ...

Lorsqu'on a enfin compris que l'Être est plus important que l'Avoir, on est alors tentés de frapper à la porte d’un temple maçonnique puisqu’on a enfin l’âge et le vécu nécessaire.