guenon reneRené, Jean, Marie, Joseph Guénon est né le 15 novembre 1886 à Blois, d'un père architecte appartenant à la meilleure bourgeoisie catholique de la ville.

Brillant élève, il fréquente les collèges libres de Blois, passe son baccalauréat de philosophie en 1903 et de mathématiques élémentaires en 1904, puis prépare à Paris, au collège Rollin, les mathématiques spéciales mais, en 1906, il décide de renoncer aux études universitaires.

Dès cette époque René Guénon fréquentait le monde des occultistes. Il suit les cours de l'"Ecole Supérieure libre des sciences hermétiques" et reçoit l'initiation des principales organisations parisiennes à prétentions ésotériques.

Il appartient notamment à l'Ordre martiniste, prétendu successeur de l'Ordre des Elus-Cöens fondé au XVIIIème siècle auquel avait appartenu Joseph de Maistre.

Guénon se fait, en même temps, admettre dans deux obédiences "irrégulières" de la franc-maçonnerie. Ces expériences sont de courte durée, René Guénon ne les estime pas satisfaisantes.

En 1909 il fonde une revue "La Gnose" qui disparait, faute d'abonnés, en 1912. C'est à cette époque que Guénon s'initie à la tradition chinoise (taoïsme), à la tradition hindoue (vedisme) et à la tradition islamique. Il publie dans sa revue deux de ses principaux ouvrages: "L'homme et son devenir selon le Vedanta"; "Le Symbolisme de la Croix".

En 1912 René Guénon entre dans l'Islam et prend le nom de Abdel Wahed Yahia (Serviteur de l'Unique). La même année il épouse une jeune Tourangelle et installe son foyer dans un petit appartement (occupé par lui depuis 1904) d'un ancien hotel du XVIIIème siècle, au 51 de la rue Saint-Louis-en-l'Ile, qui fut vers 1840 la résidence des archevêques de Paris.

C'est également à cette époque que René Guénon se fait admettre à la Loge Thébah de la Grande Loge de France. Mais pas plus que les obédiences "irrégulières" le "Rite écossais ancien et accepté" ne lui donne satisfaction, de telle sorte qu'en 1913, sous le pseudonyme "Le Sphinx" il collabore à une revue catholique antimaçonnique.

Réformé en 1906 René Guénon ne participe pas à la guerre 1914-1918. Il est professeur de philosophie dans des Institutions libres à Saint-Germain en Laye, à Sétif en Algérie, à Blois.

En 1919 il décide de se consacrer entièrement à son oeuvre et publie en 1921 deux ouvrages: "Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues" chez Marcel Rivière et "Le Théosophisme, histoire d'une pseudo religion", chez Desclée de Brouwer; en 1923 chez Marcel Rivière "L'erreur spirite" et en 1924 "Orient et Occident". Aux Editions Bossard il publie en 1925 "L'homme et son devenir selon le Vedanta", "L'Esotérisme de Dante"; en 1927 "La crise du monde moderne" et "Le Roi du monde".

Son épouse décède en 1928.

L'œuvre de Guénon semble alors intéresser certains militants de l'Action française (Léon Daudet notamment) alors que Charles Maurras lui-même lui est profondément hostile - d'une part, et les milieux surréalistes d'autre part (René Daumel).

En 1929 Guénon publie "Autorité spirituelle et pouvoir temporel" et "Saint-Bernard". En 1930 une maison d'édition le charge de se rendre en Egypte pour y recueillir des textes ésotériques islamiques.

Guénon part pour Le Caire et y restera jusqu'à sa mort.

En 1931 et 1932 sont publiés aux Editions Véga "Le Symbolisme de la Croix" et "Les Etats multiples de l'Etre".

En 1934 René Guénon épouse une jeune musulmane, fille d'un cheikh, qui lui donne deux filles et deux fils.

Pendant la 2ème Guerre mondiale Guénon écrit "Le Règne de la quantité et les signes des temps", "Les Règles du calcul infinitésimal" puis "Aperçus sur l'initiation" et "La Grande Triade".

Malade depuis septembre 1950 René Guénon décède le 7 janvier 1951.

René Guénon a eu, après 1945, une influence certaine, encore que souterraine. Des hommes tels que Drieu, La Rochelle, René Barjavel, Louis Pauwels, Raymond Abellio, André Gide, ont été impressionnés par lui.