Introduction générale à l'étude des Doctrines Hindoues (1921) **

Introduction générale à l'étude des Doctrines Hindoues est un ouvrage majeur qui résume les idées principales de l’œuvre guénonienne.  A l'origine, ce livre était un projet de thèse doctorale qui fut refusé, en raison des réactions qu'il aurait pu susciter dans le milieu universitaire. Guénon montre la nécessité d'un rapprochement entre Orient et Occident, réalisable dans le cadre d'une ouverture intellectuelle.  Il dénonce les thèses des orientalistes, qui par " inaptitude métaphysique ", sous-estiment la vérité des doctrines ésotériques orientales. Car la véritable métaphysique s'entend comme illimitée et absolue, et s'accomplit pour l'homme à travers le recherche de l'Unicité.

Le Théosophisme, histoire d'une pseudo-religion (1921) **

Un ouvrage critique qui fait suite à la dernière partie de l'introduction générale à l'étude des doctrines hindoues. L’auteur se propose de démontrer en quoi le théosophisme et autres doctrines hétérodoxes qui émergent au début du vingtième siècle, ne sont que des déformations des doctrines traditionnelles authentiques et notamment celle de l'Inde. L'étude est détaillée du point de vue des événements historiques où les personnages influents et les divers mouvements occultistes, qui foisonnaient au cours de cette période, sont répertoriés.  Cet ouvrage nous permet de découvrir en particulier les racines des mouvances new-age contemporaines.  G.A.

L'Erreur Spirite (1923) *

Dans l'Erreur Spirite, René Guénon aborde la question du spiritisme, science occulte qui vise la communication avec les morts. Il met en exergue ses méfaits et le présente comme une déviance particulièrement dangereuse, puisque basée sur le domaine empirique. En montrant le déséquilibre et l'influence maléfique qu'il occasionne, Guénon veut ainsi limiter son expansion de plus en plus grandissante à l'époque.  Un examen détaillé des différentes théories spirites permet à l'auteur d'en démontrer les errances.

Orient et Occident (1924) **

Orient et Occident est complémentaire à La crise du monde moderne, le caractère non doctrinal de l'exposé rend sa lecture plus accessible.  Selon Guénon, l'Occident. devra revenir à des valeurs traditionnelles, s'il veut empêcher la dissolution qui le menace. L’Orient pourrait être le support d'un retour vers ces valeurs. Cependant, ce rapprochement ne s'opèrera pas sans difficultés : Guénon énumère les écueils à éviter afin, par la suite, de mettre en perspective les conditions nécessaires à cette entente.

En déclarant que : "c’est en Orient que la connaissance intellectuelle pure peut être obtenue, tout en s'efforçant en même temps de réveiller l'intellectualité occidentale, on prépare, de la seule manière qui soit efficace, le rapprochement de l’Orient et de l’Occident.  "

L'Homme et son Devenir selon le Vêdânta (1925) ****

Exposé sur la constitution de l'être humain selon le point de vue du Vêdânta, le cœur de la doctrine hindoue. Les différents états de l'être humain sont rapportés au Principe dont ils sont la manifestation.  Ainsi le Soi, la personnalité, aspect transcendant et permanent de chaque être, est identifié à Atmâ (le Principe, la Transcendance). L'examen des concordances entre le microcosme et le macrocosme, entre la manifestation et le Principe, permet d'expliquer le processus même de l'initiation, vécue comme un voyage de l'état humain vers les états supérieurs. Il s'agit sans doute de l'ouvrage le plus complexe de Guénon, en partie à cause du vocabulaire sanscrit utilisé par l'auteur, mais aussi à cause du propos purement métaphysique.

L'Esotérisme de Dante (1925) ***

Dans cette étude, René Guénon s'appuie sur divers ouvrages pour approfondir le sens caché de l’œuvre de Dante, surtout La Divine Comédie mais aussi Vita Nuova. Guénon confirme la filiation de Dante à un tiers-ordre secret, Fede Santa, rattaché à l'Ordre du Temple, dont il est un des chefs principaux. S'ajoutent des comparaisons entre la cosmogonie dantesque et celle relative au récit du voyage nocturne du Prophète Muhammad que l'on retrouve dans l’œuvre d'Ibn Arabi, mort 80 ans avant que Dante n'achève La Divine Comédie. Suivent diverses considérations sur le ternaire Enfer/Purgatoire/Paradis, sur le symbolisme des nombres. Au final, la rédaction de La Divine Comédie est replacée dans sa dimension temporelle, en rapport avec la doctrine traditionnelle des cycles.

Le voyage de Dante s'accomplit suivant « l’axe spirituel » du monde ; de là seulement on peut envisager toutes choses en mode permanent, parce qu'on est soi-même soustrait au changement, et en avoir par conséquent une vue synthétique et totale.

La Crise du monde moderne (1927) *

La publication de cet ouvrage fait suite à celle de Orient et Occident et la complète.  Pour René Guénon, la civilisation moderne est matérialiste et antitraditionnelle.  Par une analyse lucide, synthétique et objective des temps actuels, il montre combien cette civilisation est déviante et s'oppose à la quasi-totalité des civilisations qui l'ont précédée.  En effet, elle se caractérise par " l'exploitation de ce qui a été rejeté ou négligé au cours des phases précédentes " et ne peut en aucun cas être considérée comme supérieure, comme cela est si souvent affirmé par les philosophes occidentaux.  René Guénon évoque pourtant le redressement possible de la situation à partir d'éléments traditionnels subsistant au sein du monde moderne.  La lecture de ce livre est aisée, il est cependant préférable d'avoir lu Orient et Occident pour en saisir toutes les nuances.

Le Roi du monde (1927) ***

Une des pièces maîtresses de l’œuvre guénonienne. À partir de la confrontation de deux ouvrages décrivant un monde souterrain et secret, Agharti ou Agartha, où résiderait le " Roi du monde ", l'auteur aborde quelques conceptions erronées relatives à cette notion fondamentale du sacré et lui restitue son sens originel. René Guénon atteste de l'existence d'un centre spirituel qui conserve le dépôt intégral de la Tradition Primordiale. Il met en évidence l'aspect central de ce thème à l'aide d'exemples empruntés à diverses traditions.

Autorité spirituelle et pouvoir temporel (1929) **

En commençant par souligner le caractère fondamental de la primauté de l'autorité spirituelle et du respect de la hiérarchie dans une société traditionnelle, l'auteur expose ensuite les relations orthodoxes qui doivent unir les fonctions sacerdotale et royale.  La nature de ces liens caractérise une société du point de vue du sacré. L’exemple de l'Inde contemporaine mis en parallèle avec la tradition hindoue fait écho à la période médiévale occidentale, au sein de la problématique Autoritas/Potestas. La remise en question de cet ordre est présentée comme l'entrée dans la phase la plus obscure de " l'âge sombre ". Un exposé incontournable sur les sources de toute organisation humaine orthodoxe. Faut-il conclure que les ténèbres, s'étendant de l'Occident à l’Orient, cacheront pour toujours aux hommes la lumière de la vérité ? Si telle devait être notre conclusion, nous n'aurions écrit aucun de nos ouvrages, car ce serait là, dans cette hypothèse, une peine bien inutile.

Saint-Bernard (1929) *

Saint-Bernard, haute figure de la spiritualité chrétienne du Moyen-Age, prit très jeune la direction de l'Abbaye de Clairvaux, mais a été aussi un éminent personnage politique et diplomatique de son temps.  Il réconcilia l'Église ébranlée par le schisme, rétablit l'entente entre la Papauté et l'Empire, s'engagea dans d'importants débats théologiques sur le dogme chrétien, exhorta à la Croisade et participa à la construction de l'Ordre du Temple. C'est à travers ce destin exceptionnel que René Guénon illustre les liens étroits, mais non contradictoires, qu'entretiennent autorité spirituelle et pouvoir temporel, engagement dans le monde et spiritualité. St Bernard aimait à donner à la Sainte Vierge le titre de « Notre-Dame », dont l'usage s'est généralisé depuis son époque ; il était un Véritable « chevalier de Marie » et il la regardait comme sa dame au sens chevaleresque du mot.

Le Symbolisme de la Croix (1931) ****

La croix est un symbole universellement répandu, commun à presque toutes les Traditions.  Dans cet ouvrage, Guénon s'attache d'abord à préciser la portée métaphysique de la croix, en tant que représentation de la réalisation du degré de l'Homme Universel (al-insân al-kâmil en arabe) qui désigne le développement intégral des possibilités de tous les états de la manifestation universelle, et par là même le but ultime de l'initiation.  L'auteur aborde ensuite les significations qui découlent de cette doctrine, en développant particulièrement l'étude du symbolisme du swastika et de l'arbre. La représentation de la croix, transposable aussi au domaine cosmologique, permet d'exposer, d'une manière quelquefois très mathématique, les fondements de la métaphysique et la nature de l'initiation. La profondeur de l'exposé, qui synthétise en 200 pages des points fondamentaux rend ce livre capital, souvent considéré comme la pierre d'angle (avec quelques autres ouvrages) de l’œuvre guénonienne.

Les États multiples de l'Être (1931) ****

Cet ouvrage est avec Le Symbolisme de la Croix et l'Homme et son devenir selon le Vêdânta, le troisième qu'il consacre essentiellement à la métaphysique et notamment à la théorie des états multiples dont il avait fait une démonstration géométrique dans son précédent ouvrage. Il en est le complément approfondi pour ce qui est de l'Etre envisagé sous son aspect humain, tout en rappelant à cet égard que : "l'état humain n'est qu'un état de manifestation comme tous les autres et parmi une indéfinité d'autres.  Il se situe dans la hiérarchie des degrés de l'Etre à la place qu'il lui est assigné par sa nature même (... ) sans qu'il soit supérieur ou inférieur aux autres états de l'Etre."

La Métaphysique Orientale (1939) *

Dans ce court recueil tiré d'une conférence faite à la Sorbonne, René Guénon expose les bases nécessaires à la compréhension de son oeuvre.  Il y définit de nombreux termes clés que l'on retrouvera dans tous ses écrits et nous invite à saisir les moyens de la réalisation métaphysique en passant par les différentes phases de ce cheminement.  En outre, il prend soin d'écarter les erreurs propres à la conception d'un esprit moderne occidental.  Enfin, il met en avant l'attention toute particulière que doit porter l'individu sur la nécessité de chercher les conditions favorables à ce cheminement, telle qu'une société traditionnelle peut nous l'offrir.

Le Règne de la quantité et le signe des temps (1945) ***

Une oeuvre qui participe des ouvrages doctrinaux et des volumes de critique, considérée par nombre d'intellectuels comme bouleversante.  Une première partie, difficile, qui expose des données métaphysiques fondamentales telles que le sens de la qualité, la nature de la manifestation, l'espace et le temps.  La suite de l'ouvrage est consacrée aux diverses subversions qui touchent les sociétés modernes, tant du point de vue de leurs conceptions que de leurs orientations qui s'écartent d'une saine considération du phénomène religieux.  Clôture du livre par le thème de " la fin des temps " dans diverses traditions.

Aperçus sur l'initiation (1946) **

Il s'agit de la compilation de divers articles, remaniés et complétés, afin d'en faire un ouvrage cohérent ayant trait à l'initiation spirituelle.  Un préambule de plusieurs chapitres nous invite à connaître les différences fondamentales qui résident entre la voie mystique et la voie initiatique, mais aussi le danger que peuvent représenter les nombreuses organisations pseudo-initiatiques qui voient le jour en Occident.  Par la suite, Guénon expose les points fondamentaux de l'initiation tels que les qualifications nécessaires à ce que les traditions nomment la seconde naissance, mais aussi ce qui fait la régularité d'une organisation initiatique.

Les Principes du calcul infinitésimal ( 1946) ****

L'auteur traite ici de la distinction fondamentale entre l'infini et l'indéfini qu'ignorent complètement les mathématiciens et les pseudo-métaphysiciens modernes, au point qu'ils parlent volontiers d'une pluralité d'infinis.  Il précise également certaines notions mathématiques, comme celles d'intégration ou de passage à la limite, faisant entrevoir la possibilité d'une transposition de ces concepts dans le domaine métaphysique.  On mesure ainsi la distance qui sépare une science profane et la science traditionnelle s’appliquant au même domaine, cette dernière sert toujours de tremplin pour accéder à une connaissance métaphysique au moins théorique.  Pour tirer de la lecture de cet ouvrage tout le bénéfice qu’il peut apporter, il faut de solides notions de mathématiques (disons, pour fixer les idées, un bon niveau de classe terminale scientifique). Mais même les "nuls en maths" pourront saisir l'essentiel des premiers chapitres et glaner çà et là d'intéressants éclaircissements.

La Grande Triade (1946) ****

Ce livre se rapporte essentiellement au symbolisme de la tradition extrême-orientale, le ternaire formé par les termes "Ciel, Terre, Homme" (tian, qi, jen), qu'on appelle habituellement Triade.  Les deux parties, ésotérique et exotérique, de la tradition extrême-orientale ont été constituées en deux branches de doctrine profondément distinctes : le Taoïsme (ésotérisme et initiation) et le Confucianisme (exotérique et social).  L'organisation secrète, malgré son investissement dans le monde, a un caractère réellement initiatique, qui assure à ses membres une participation à la tradition taoïste.  Le rôle assigné à l'homme comme troisième terme de la triade est celui de l"'homme véritable" (zhen-jen), et à celui de 1"'homme transcendant" (cheun-jen), dont les buts respectifs sont les "petits mystères" et les "grands mystères", les buts mêmes de toute initiation.  Pour ceux qui y sont destinés, l'organisation constitue un parvis qui permet d'accéder à la hiérarchie des titres, dont les degrés ne sont autres que ceux de la réalisation initiatique elle-même. L’Homme, placé entre le Ciel et la Terre, doit être envisagé comme la résultante de leurs influences réciproques ; par sa double nature, il devient le 'médiateur "qui unit le Ciel et la Terre ou le "pont 'qui va de l'un à l’autre.

Initiation et réalisation spirituelle (1952) **

La suite de Aperçus sur l'initiation. René Guénon se propose d'apporter quelques éclaircissements et justifications doctrinales à certaines notions relatives à l'initiation.  Rituels véritablement initiatiques contre cérémonies imitatives ; faux gurus dénoncés par la définition du rôle d'un authentique maître spirituel ; Contemplation et sagesse véritables érigées face au mysticisme dépourvu d'une guidance.  L’ouvrage se termine par un exposé à propos de la réalisation complète et véritable. L’auteur transmet une véritable grille de lecture pour reconnaître les diverses contrefaçons des traditions authentiques.  Clair et indispensable.

Aperçus sur l'Esotérisme Chrétien (1954) **

Il s'agit d'études de circonstances dont le point de départ était fourni soit par des questions de lecteurs, soit par des ouvrages dont René Guénon signale les insuffisances.  C'est un troisième ouvrage sur le christianisme, avec Saint-Bernard et L'Esotérisme de Dante. Les études, ici réunies, sont consacrées à des organisations initiatiques médiévales détentrices, selon l'auteur, de l'enseignement et des méthodes de l'ésotérisme chrétien : Ordre du Temple, Fidèles d'Amour, Chevalerie du St Graal. Elles sont précédées de deux autres études portant l'une, sur l'importance de la langue hébraïque dans le christianisme, et l'autre, sur la structure même de cette religion sous son double aspect religieux et initiatique.

Symboles de la Science Sacrée (1962) **

Cet imposant recueil regroupe 75 articles, initialement publiés dans Le Voile d'Isis et Etudes Traditionnelles entre 1925 et 1950. Chaque article expose un symbole spécifique, souvent partagé par plusieurs, sinon par l'ensemble des Traditions.  A l'opposé des hypothèses scientifiques contemporaines, René Guénon explique que les symboles, loin d'être de simples conventions d'appartenance sociale ou ethnique, sont en réalité des représentations sensibles de réalités d'ordre supérieur et dépendent directement d'un ordre supra-humain.  Chaque symbole est classé suivant l'analogie utilisée : symboles se rapportant à la doctrine du centre, relatif à l'architecture, à l'astronomie, à la numérologie ou aux lettres.

Etudes sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage (1964) ***

Ce recueil posthume (en deux tomes) est fait d'articles et de comptes rendus de livres ou de revues se rapportant aux deux organisations initiatiques les plus connues d'Occident.  Ces courts textes constituent une mine de renseignements sur bien des points d'histoire ou de symbolisme maçonnique.  Inlassablement, René Guénon montre que la Franc-Maçonnerie demeure potentiellement une voie spirituelle, en dépit de l'indifférence de la grande majorité de ses membres et malgré l'amoindrissement qu'elle a subi lorsque, d'opérative, elle est devenue seulement spéculative. L’article Parole perdue et mots substitués intéressera tout particulièrement les Maçons soucieux d'entamer un travail en vue de la réalisation spirituelle.

Etudes sur l'Hindouisme (1968) **

Cet ouvrage rassemble une série d'articles et de comptes-rendus de livres parus dans différentes revues, notamment Le Voile d'Isis et Etudes Traditionnelles. Les notions abordées ont une portée générale et se rapportent en propre à la tradition hindoue, même si des transpositions à d'autres traditions sont réalisables.  Guénon corrige les erreurs et les contresens les plus couramment admis par nos contemporains.  Il rappelle que la contemplation, véritable connaissance métaphysique, est supérieure à l'action qui n'est qu'une il modification transitoire et momentanée de l'être ; le sens profond de la Bhagavad-Gita est une allégorie des rapports entre le Soi et le Moi; la magie n'est utilisée, dans le tantrisme, que comme un moyen, parmi d'autres, qui peut servir de support à la réalisation spirituelle ; l'institution des castes est justifiée dans la mesure où elle reflète la diversité et la hiérarchie des natures humaines.

Formes traditionnelles et cycles cosmiques (1970) ***

Il ne s'agit pas d'un exposé systématique sur les formes traditionnelles qui sont apparues au cours des âges ou sur la théorie des cycles cosmiques.  Toutefois, ce recueil posthume d'articles éclaire quelques épisodes de l'histoire de ce cycle humain ou manvantara. L'auteur apporte également des précisions sur la tradition hyperboréenne, l'Atlantide, la tradition égyptienne et l'hermétisme, l'ésotérisme hébraïque ou Kabbale. L'ensemble dessine l'esquisse d'une étonnante histoire sacrée de notre humanité, souvent en contradiction, on s'en doute, avec les hypothèses scientifiques couramment admises. Ceux qui s'intéressent à la tradition islamique seront plus particulièrement attentifs aux deux articles consacrés à l'hermétisme dont le langage a été volontiers adopté par certains grands maîtres du soufisme.

Comptes rendus (1973) *

La plupart des livres analysés dans ce recueil proviennent des mouvances occultiste et néo-spiritualiste du XIXème siècle et de la première moitié du XXème et sont aujourd'hui introuvables en librairie. Toutefois, les erreurs doctrinales dénoncées par René Guénon et les mises en garde qu'il lance sont toujours d'actualité et peuvent éclairer notre jugement sur les courants mentaux ou les phénomènes sectaires d'aujourd'hui, presque tous inspirés, peu ou prou, par la contre-initiation.  On remarquera, en revanche, les articles élogieux consacrés aux livres d'Ananda K. Coomaraswamy sur l'art sacré qui sont heureusement toujours édités et dont certains ont été traduits en français. Dans la deuxième partie, il ne faut pas manquer de lire les textes rendant compte, avec une verve jubilatoire, des articles de Paul Le Cour dans la revue Atlantis, ne fût-ce que pour se prouver que la lecture de René Guénon n'engendre pas la mélancolie.

Aperçus sur l'ésotérisme islamique et le taoïsme ( 1973) **

Ce livre réunit d'anciens articles et compte-rendus traitant du Soufisme et du Taoïsme. A travers l'exposé de certains points de doctrine, l'auteur présente l'ésotérisme comme étant toujours et partout le même, quels que soient les noms qu'on lui donne suivant les différences de' lieu et d'époque. La diversité des méthodes répond à la diversité même des natures individuelles pour lesquelles elles sont faites; c'est une multiplicité de voies qui conduisent toutes à un but unique.

Le dernier chapitre consacré au Taoïsme et au Confucianisme, beaucoup plus ancien que La Grande Triade, dernier livre de Guénon et traitant de la civilisation chinoise, est un article contenant une réflexion finale qui ne manque pas d'intérêt. Il démontre que la différence entre l'ésotérisme et l'exotérisme se rencontre également dans les formes non religieuses de la Tradition puisqu'elle résulte d'une différence de nature, et même de nature profonde.

Mélanges (1978) **

Dernier livre paru, ce recueil est formé d'articles disparates, du Démiurge, premier article publié en 1909, qui traite de l'origine du Mal, jusqu'à La Science Profane devant les Doctrines Traditionnelles, paru en 1951, qui, une fois de plus, affirme la totale incompatibilité des points de vue profanes avec connaissances traditionnelles. Organisé autour de trois axes : Métaphysique et Cosmologie, Sciences et Arts Traditionnels et De quelques erreurs modernes, l'ensemble est une source d'informations diverses sur la véritable nature et le rapport entre les Arts et les Sciences, sur la doctrine de l'Esprit, sur l'origine du Mormonisme ou sur les diverses confusions et égarements des s ritualistes contemporains.